La commémoration de notre (in)Dépendance a été pour moi l’occasion de m’attarder sur notre parcourt tout en regardant résolument vers notre future. Cela fait donc 49 années que nous avons apparemment pris le control de ce territoire que la France a crée pour son bien être, et qu’elle a dû céder suite aux effets collatéraux de la deuxième guerre mondiale.
Je suis né 8 ans après ce fameux jour du 7 août 1960 où le drapeau français est descendu du mât pour faire place au drapeau OBV. Je ne peux qu’imaginer l’émotion de mes parents (bizarrement on n’en a jamais parlé) et du reste des habitants de la Côte d’Ivoire de l’époque. Il me parait nécessaire à la veille du cinquantenaire de notre (in)Dépendance de faire une analyse de ce que nous avons pu accomplir en 49 années et les perspectives qui s’offrent à nous.
L’image que nous avons de notre pays n’est pas très reluisante, nous avons 7 années de crise politico-militaire avec tous les effets collatéraux-socio-économiques, il y a même des personnalités comme le Gal Ouassenan Koné qui disent qu’ils n’en sont pas fière. Alors qu’il devrait se remettre en cause, la situation n’est elle pas la résultante de leurs 40 années de mis-management de leur part ? On a l’impression que rien ne va en Côte d’Ivoire, l’éducation est en panne (80% d’échec au baccalauréat cette année), tout coût chers pour la bourse de la majorité des ivoiriens, le chômage a atteint des proportions catastrophiques et coté santé, on ne sait même plus à quel saint se vouer. Une des raisons de la prolifération des groupes religieux en Côte d’Ivoire et des officines de médecines chinoises.
Politiquement les élections restent incertaines malgré les réassurances des uns et les inquiétudes des autres. Une chose est certaine c’est que l’ami Sarko a bien l’intention de nous venir en aide avec ou sans notre accord. Comme je le disais plus haut un tableau peu reluisant à première vu.
Malgré ce sombre tableau, les institutions financières internationales semblent nous faire de plus en plus confiance. Elles viennent d’accepter de nous classer parmi les pays les plus pauvres, ce qui entraine bien sûr beaucoup d’aides préférentielles et même l’effacement de certaines dettes. La Banque Mondial, le FMI et BAD ne cessent d’envoyer des missions en Côte d’Ivoire avec apparemment des déclarations de satisfecit. L’aménagement de Yamoussoukro comme capital politique continu sans accro, depuis juillet la capitale du Poro a accès à l’eau courante. La restructuration de la filière Café-Cacao dont les dirigeants sont depuis plusieurs mois en prison, poursuit son petit chemin sans problème apparent et avec sérénité, déconcertant plus d’un. D’autre filières comme celle de l’ananas, de l’anacarde et autres sont des gages d’un avenir prometteur pour la nation ivoirienne. Considérant les potentialités existant en Côte d’Ivoire, il n’y a vraiment pas à désespérer. La solution de nos problèmes repose dans le travail, le travail rien que le travail. Cette crise nous a prouvé que nous pouvons survivre avec le minimum, imaginons un peu ce qui pourrait nous arriver si nous utilisons 100% de nos potentialités. En Côte d’Ivoire depuis 1985, nous travaillons de moins en moins pour des raisons quelques fois légitimes mais improductives.
En Côte d’Ivoire, après de nombreuses années hors du pays c’est vraiment difficile de ne pas remarquer combien de fois le travail surtout à la fonction publique est peu productif. La perte de temps est énorme d’abord dans le cours normal de la journée, ensuite du faite de ne pas travailler les samedis qui sont devenu les vendredis à cause des funérailles et mariages, suivi des grèves violentes ou pacifiques. A tout cela il faut ajouter les séminaires, à mon avis la Côte d’ivoire devrait battre le record du monde de séminaire organisé par des institutions étatiques par an. On organise un séminaire pour prendre des décisions, puis un autre séminaire pour introduire ces nouvelles décisions, suivi d’un séminaire pour expliquer les nouvelles mesures, tenez vous bien mes amis un autres séminaire sera organisé pour analyser l’impact des nouvelles mesures sur les populations, si les résultats ne sont pas positif (ils le sont rarement) alors un autre séminaire de réévaluation ou réorientation sera nécessaire, WOW! Je n’ose même pas parler des nombreux jours fériés qui jalonnent notre existence nationale.
La Côte d’Ivoire avec tout le potentiel qui existe n’a rien à craindre pour son future, elle a plus besoin d’une réorganisation certain diront à leur péril une refondation. Les mesures prises lors des séminaires doivent être appliqués, la décentralisation doit s’accentuer.
Les futures gouvernements quelques soient leur connotation devraient s’atteler également à lutter contre la corruption et surtout réinstaurer le patriotisme vrai dans le subconscient des ivoiriens. Il est vrai que cette crise à provoquer un relent de patriotisme en Côte d’Ivoire, mais il a une connotation négative, qui le rend improductif. Le patriotisme actuel est réactif et non proactif, c'est-à-dire qu’il est suscité par la perception que nous avons des sentiments que les autres ont de notre pays. Un patriotisme proactif susciterait par comparaison au réactif, un sentiment d’union, de travail pour l’amélioration de nos conditions de vie. Des personnalités telles que Dr. Balla Keita et Mr Laurent Donna-Fologo ont failli réussir à créer un tel patriotisme dans les années 80, mais malheureusement ils ont orienté leurs efforts sur le culte de la personnalité du PR. Felix Houphouet Boigny.
J’ai un penchant pour le model asiatique, qui repose sur des valeurs intrinsèques propres à eux-mêmes, suscitant un patriotisme proactif donc très productif. Nul ne saurait ignorer le succès de ces pays encore moins un pays comme la Chine qui malgré les critiques et condamnations bat records après records économiques. Il serait profitable à la Côte d’Ivoire de revenir ou de retrouver ces valeurs propres pour espérer occuper la place qui lui revient dans le concert des nations.